lunes, 23 de diciembre de 2013

Paul Mattick: "El miedo nos impedía pensar y aprender"

     Acaba de publicarse en Francia, gracias a Éditions L'echapée, La révolution fut une belle aventure, de Paul Mattick, militante y teórico de la izquierda consejista. El libro está basado en una serie de entrevistas realizadas durante el año 1976 y, a través de un recorrido autobiográfico, recorre el panorama social y político desde las calles del Berín revolucionario hasta los movimientos radicales americanos (1918-1934).Todo ello en un estilo ágil y vibrante.
     Paul Mattick nació en Stolpen, pero muy pronto se trasladó a Berlín junto a sus padres. Hijo de un obrero no cualificado y de una criada, pasó su infancia en Charlottenburg, un barrio popular de la capital alemana. En el primer capítulo del libro, "L'enfance et l'horreur de l'école", Mattick recrea el ambiente de los barrios populares en el Berlín del primer tercio del siglo XX, la vida de los niños en la calle, su relación con la escuela y su entrada temprana en política de la mano de su primer trabajo como aprendiz en la fábrica Siemens.
     El padre del pequeño Paul, sin estudios, era un sindicalista vinculado al partido socialdemócrata alemán y tenía la esperanza de que sus hijos adquirieran una cultura mayor que la suya. Resulta hermoso ver cómo acompañaba a sus hijos en sus primeros pasos con la lectura y la escritura, repasando cada tarde con ellos los libros escolares a la luz de una vela en la cocina. Queriendo ayudar y aprender al mismo tiempo.
     Sin embargo, para el pequeño Paul y sus amigos la entrada en la escuela a los seis años no fue nada atractiva. A diferencia de los recuerdos callejeros, donde predominaban los juegos y una vida social muy rica, la escuela estaba dominada por el miedo, los castigos y la disciplina ciega, aspectos que impedían cualquier posibilidad de pensamiento libre y aprendizaje:

     "Il y avait une seule chose dont nous avions tous horreur: l'école; à cause des maîtres qui pour la plupart s'y comportaient de façon extrêmement sadique. L'école était le grand monstre auquel nous essayions d'échapper à chaque occasion. Il faut dire qu'on nous frappait tout le temps. Certains instituteurs se faisaient un plaisir de se promener dans la classe avec une baguette. Nous devions répondre à leurs questions en présentant nos mains ouvertes. Lorsque la réponse n'était pas assez rapide, ils nous tapaient dessus.
     La peur nous empêchait de penser et d'apprendre. À tel point qu'une année, nous avions decidé à trois ou quatre copains de tout faire pour éviter un certain instituteur. Nous nous étions donné le mot de ne pas passer dans la classe supérieure parce que le maître était un homme sadique et très méchant. Il traitait les enfants comme des bêtes et ne savait faire qu'une chose: cogner. Par conséquent, nous faisions exprès de négliger les leçons afin de pouvoir redoubler. Ce que nous avons réussi à faire!
     Nous appelions les maîtres d'écoles 'les signes', pour la simple raison que des poils noirs poussaient sur les mains, et parfois même sur le bout de leurs doigts. Pour nous, ce n'étaient pas des hommes et nous ne pensions qu'à une seule chose, leur faire front. D'ailleurs, nul ne songeait à apprendre tant nous étions habités par la peur.
     À cette époque, l'enseignement était si mauvais et rébarbatif qu'on peut se demander comment un être humain pouvait réussir à en tirer quelque chose. Il arrivait parfois, rarement cependant, qu'un maitre d'école ne nous frappe pas à tout bout de champ. Il gagnait alors en popularité et nous faisait mieux apprendre.
     Ensuite la guerre est arrivée..."


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